L'intuition, qui est de l'ordre du Mystère, est
difficile à décrire. Elle est un don de l'Esprit pour le monde et
l'Eglise. Elle surgit d'une vision intérieure, faite d'images que nous
pouvons contempler et qui disent mieux que tout discours le mystère à
vivre.
C’est dans la longue méditation et contemplation de la
Parole de Dieu que s’est imposé progressivement, comme une urgence,
l’appel, pas seulement personnel mais pour ceux qui éprouveront la
même brûlure, à inaugurer et emprunter une route d’alliance, un chemin
d’unité.
Au pied de la croix les figures de Jean et de Marie
scellent et disent le mystère des présences, des communions, des
épousailles, des maternités et des naissances.
Dans l'Eglise nous
est offerte la grâce de nous laisser enfanter ensemble à l'Unité ; de
naître « un » du côté transpercé, de nous recevoir de cette source
jaillissante, de ce fleuve de feu, de nous recevoir « Eglise ».
Le
côté transpercé de Jésus, devenu fenêtre sur le ciel, s'est déchiré et
de cette brèche le feu a jailli et s'est répandu sur l'univers
entier.
L'Alliance est désormais scellée : l'homme séparé de sa
part sacrée la plus intime se reçoit à nouveau UN.
La communion
est redonnée, l'Unité brisée est refaite, l'Unité perdue est
retrouvée. L'homme et la femme sont rendus l'un à l'autre, le fils est
rendu à sa mère. Le ciel est rendu à la terre et le divin à l'humain.
Là, nous répondons à la prière ardente de Jésus : « que tous
soient un. Comme toi, Père, Tu es en moi et moi en Toi, qu'eux aussi
soient un en nous ».
De même que tout a commencé dans le Feu,
tout se poursuivra et s’épanouira dans le Feu.
Nous sommes appelés
non seulement à contempler le Buisson Ardent mais, comme les jeunes
gens du livre de Daniel, à nous laisser plonger au cœur de cette
fournaise.
Du milieu de celle-ci, nous saurons reconnaître la voix
du Berger qui assure que dans son enclos il n'y a ni serrure, ni
verrou. II est la Porte et par Elle « ils entreront et sortiront».
Tel est le défi de l’amour qui ne peut se vivre que dans la
liberté. L'Esprit Saint a mis en nos cœurs l'invincible conviction
qu'Il appelle certains à naître ensemble à ce mystère d'Epousailles et
d'Unité. Lui qui brûle le cœur introduit par grâce dans ce mystère
ceux qu’il désire.
Emerveillés, nous prenons conscience de cette
invitation à participer à l'œuvre de Dieu : contribuer à donner à
l'Eglise son vrai visage.
Conscients que le témoignage de chacun
est riche mais limité, nous appuyant sur les paroles de St. Paul : «Il
y a, certes, diversité de dons spirituels mais c’est le même Esprit »,
nous croyons à la force du « signe communautaire » surgissant d’une
alliance de vocations et de traditions différentes.
Associé à un
esprit de créativité, nous le percevons comme une chance possible, un
atout supplémentaire pour l’annonce de l’Evangile et la visibilité
d’une Eglise apostolique et prophétique ».
L’Eglise, dans ses
commencements, a su unir le divin et l’humain sans les confondre.
Jésus nous invite à ce formidable défi :
rien moins « qu’expérimenter le Ciel, jusqu’au bout des doigts » selon
Saint Syméon le nouveau théologien
Par et avec la puissance de
l’Esprit Saint, nous croyons urgent et possible le retour aux sources,
à l’Evangile, à cette aventure spirituelle et mystique.
