Enseignement sur la Prière

 

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Qu'est-ce que la prière? Prière mentale et prière vocale

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Prière privée et prière publique?

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Prier avec le souffle

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Prier avec la Parole

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Prier avec les psaumes

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Prière d'adoration

 

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La Prière 

En inaugurant ces rencontres sur le thème de la prière nous répondons à un encouragement du Pape dans sa lettre à l’occasion du nouveau millénaire au n°33: « Nos communautés chrétiennes doivent devenir d’authentiques école de prière, où la rencontre du Christ ne s’exprime pas seulement en demande d’aide, mais aussi en action de grâces, louange, adoration, contemplation, écoute, affection ardente, jusqu’à une vraie folie du cœur. »

Nous allons aborder un sujet essentiel de notre existence, celui de notre relation à Dieu. Car prier c’est entrer en « communication » avec Dieu, c’est dire « je » et c’est dire « tu ».

Même si la prière n’est pas la propriété des chrétiens, nous commencerons par approcher la prière dans notre tradition chrétienne. Cette 1èrerencontre sera une sorte d’introduction à toutes les autres. Chaque fois nous aurons un temps d’enseignement et un temps d’expérimentation car on peut parler indéfiniment de la prière sans jamais se mettre à prier.

  1. Qu’est-ce que la prière ?

La prière existe déjà en dehors de nous et sans nous. Nous l’avons reçue à notre baptême en même temps que le Saint Esprit. Elle est au fond du plus profond de notre cœur comme une source obstruée ou comme un feu qui couve… « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit habite en vous ? » Rm. 8, 9 et 1 Co 3, 16 et  6, 19 Si l’Esprit habite en nous, il prie en nous le Père dans des gémissements ineffables, gémissements peut s’entendre en joies ou en souffrance, ineffables : c-à-d.  incompréhensibles et imperceptibles à notre oreille externe. Romains 8, 15 et Galates 4, 6 L’Esprit Saint de Dieu s’est emparé de notre cœur, Il l’a pris en remorque pour le tirer, l’attirer, le tourner vers Dieu. Et il prie en nous, Il gémit…Rm. 8, 26  Sans le savoir, sans le vouloir, nous Le tenons prisonnier et Il nous supplie de Le libérer, de Le laisser jaillir et irriguer toute notre existence, pour la féconder, la faire porter du fruit…des fruits de joie, de paix, d’amour, de liberté…La prière est en nous comme le trésor enfoui et caché dans le champs de notre cœur dont parle Jésus  dans Mt. 13, 44   Nous portons « cet état de prière » mais nous n’en sommes pas conscients parce que nous sommes ensommeillés et endormis. D’où ces conseils de Jésus : « Veillez et priez ». Mt. 26, 41 et Mc. 13, 33. « Veillez et priez », 2 mots et 2 réalités inséparables. La veille étant notre part active dans la prière, notre labeur, notre ascèse…(définir le mot) Nous sommes sourds à notre cœur et les expressions ou formes de prière innombrables vont avoir pour finalité de nous rendre conscients à ce qui existe en nous, de réveiller la source pour qu’elle chante librement au grand jour, de mettre le feu à notre cœur et donc à notre vie. Un ancien disait «le travail du moine, c’est de mettre tout en flamme » (appel pour tous à devenir moine, un) La prière n’existe que dans le cœur, avec le cœur et par le cœur. « Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi. » Isaïe 29, 13-14 « Quand vous priez ne rabâchez pas comme les païens… » Mt. 6, 7

Dieu se plaint de l’absence de notre cœur, de sa sècheresse, de sa froideur.

Toute prière devra ou surgir du cœur / ou s’orienter vers lui pour le réchauffer. Il y a des controverses entre diverses écoles de prière ou courants spirituels (orientales, occidentales, Tauler, Maître Eckhart, Jean de la Croix, Th. Avila, etc. pour savoir si la prière est reçue gratuitement ou si elle est le fruit de nos efforts ou exercices. Nous ne pouvons détailler mais il suffit de savoir que

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Parfois elle sortira spontanément de notre cœur. Le Seigneur fera cadeau du sentiment de Sa présence et nous surprendrons notre cœur en flagrant délit de prière c-à-d en « amour », ou en joie, paix, action de grâce…Cela est donné. Cadeau d’amoureux pour nous attirer, donner le goût de creuser, le courage de persévérer, désir de chercher Sa trace gravée en nous faits à Son Image et Ressemblance.

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Lorsqu’elle sera le fruit de notre volonté + la voix +  l’intellect ou l’intelligence + la raison + l’imagination + la répétition+ la litanie +++  elle sera alors notre part active pour allumer le feu en nous. Nous  pourrons et devrons parfois mettre à contribution notre intelligence, notre raison, nos sentiments, notre imagination… mais toutes ces facultés auront besoin d’être passées au feu spirituel. Toute cette part active pourrait se résumer en un mot : la conversion.

Prier c’est rejoindre la prière vivante en nous, c'est-à-dire la voix de l’Esprit Saint et s’y unir, entrer en elle, faire un avec elle… Dans cette optique, nous comprenons mieux la parole de Jésus, « il faut toujours prier » Lc 18, 1 – 18 Et St. Paul : «  priez sans cesse » Thessaloniciens 5, 17 et Ephésiens 6, 18

La prière ne peut être une occupation limitée à un certain temps. Elle doit devenir un état permanent. Ce n’est pas une prescription accessoire mais une caractéristique de notre vie chrétienne. Jésus choisit ses apôtres « afin qu’ils soient toujours avec Lui… »  Vivre continuellement de Lui et avec Lui, devenir incandesçants de Lui, se laisser diviniser. « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps » sommes nous avec lui ?

  1. Alors comment prier sans cesse ?

Cette prière permanente est un don et nous devons le demander. « Si vous qui êtes mauvais savez donner de bonnes choses, combien plus votre père donnera-t-il l’Esprit à ceux qui l’en prient. » Mt. 7, 11 L’Esprit Saint est le Maître de notre prière. C’est Lui qui nous inspirera de prier parce que « nous ne savons pas prier comme il faut. » Toutes les formes de prière sont comme de l’huile que nous jetons dans le foyer de notre cœur. Il y a donc un grand nombre de formes de prière correspondantes aux différents états d’âme, à ses saisons intérieures, aux âges de la vie, aux joies ou aux épreuves que nous rencontrons, aux lieux ou aux situations etc… et lorsque le cœur est embrasé, on arrête alors de prier…Il est souhaitable d’être initiés pour ne pas être démunis face aux agressions du monde, à son athéisme, ses séductions, ses tentations ou aussi ses illusions ou superstitions. (cf. n°34 lettre du pape pour le nouveau millénaire)

  1. Qu’en est-il de la prière vocale et de la prière mentale ?

L’une comme l’autre doit allumer le feu dans notre cœur. Nous y reviendrons de manière plus précise et détaillée dans nos rencontres à venir.

  1. Qu’en est-il de la prière privée et de la prière publique ?

·        La prière privée (à ne pas confondra avec individualiste) pourrait être comprise en fidélité à l’invitation de Jésus : « toi quand tu pries, rentre dans ta chambre et ferme sur toi la porte et ton Père qui voit dans le secret te le revaudra ». Parmi les formes : lectio divina, oraison, méditation, prière de Jésus, adoration, contemplation… Et aussi à celle de l’apocalypse : « Je suis là à la porte et je frappe, si quelqu’un entend ma voix, j’entrerai chez lui et je prendrai mon repas auprès de lui, lui près de moi et moi près de lui.»

La La prière publique découlerait davantage de l’habitude d’un peuple qui  a  fait l’expérience du Dieu vivant et qui, de génération en génération continue à faire mémoire de Ses hauts faits, de Sa grandeur, de son salut, de son amour…Cette « action », que l’on appelle aussi « liturgie », de rendre gloire à Dieu est née il y a des millions d’années et s’est amplifiée avec le passage de Jésus…

La prière publique qu’autrefois on appelait « culte », a pour objectif de nous donner le sens de l’unité et de l’universalité, de la fraternité, de façonner le Corps, d’élargir notre cœur et notre conscience, nous rappeler que l’homme n’existe pas en tant qu’être isolé mais relié. Dans ces actions liturgiques ou ces manifestations ou assemblées de prières, combien même serions nous seuls, le Saint Esprit par la voix de l’Eglise nous garantit que nous sommes le prolongement les uns des autres, que nous sommes la voix de tout le corps, que nous nous tenons devant Dieu comme des délégués, des représentants. Ces prières gardent le même objectif : allumer en nous et dans le monde le feu que Jésus est venu apporter sur la terre mais aussi développe l’aspect « communautaire » mentionné ci-dessus. Nous nous appuyons sur ces paroles de Jésus « quand 2 ou 3  sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d’eux » et « Par des psaumes, des hymnes chantez à Dieu votre action de grâces » Col. 3, 16

- Parmi ces formes de prière nous pouvons citer : l’eucharistie, l’office divin ou opus Dei.

- Et entre la prière privée et la prière publique il y a la place pour ces autres formes de prière qui, sans être ritualisées mettent l’accent sur l’action de l’Esprit Saint en vue de la construction, de l’édification et de la croissance du Corps que nous sommes appelés à former. Ce sont les rassemblements processionnels, de récitation du chapelet, de prière que l’on appelle charismatique, spontanée, de guérison, d’intercession.
Il est important de ne pas tout amalgamer afin de ne pas s’étonner des différences de sentiments, d’émotions, d’attractions, ni de se laisser tenter d’abandonner des formes de prière qui, au prime abord n’apportent pas la satisfaction que nous escomptions ou au contraire nous emprisonnent dans une fausse ou illusoire exaltation. C’est impossible en une seule soirée de faire le tour complet et détaillé sur cette grande chose qu’est la prière mais au cours de nos prochaines rencontres, nous aborderons une forme de prière précise…et nous aurons aussi un temps d’expérimentation joint à l’enseignement.

soeur Thérèse -

Lundi 17 novembre 2003 à la londe

        

                

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La prière et le souffle

Dans le récit de la Genèse, Dieu insuffle en l’homme « une haleine de vie, un souffle » qui fait de lui un être vivant. Certains psaumes, expriment des sentiments bien connus de nous tous  « Le souffle en moi s’épuise » « que ton souffle de bonté me conduise par une terre unie ». (Ps.143.) «Crée en moi un cœur pur ô Dieu ne retire pas de moi ton Esprit Saint, ton souffle » Ps. 51 Dans Ezéchiel 37, le Seigneur annonce « je mettrai en vous mon Souffle et vous vivrez. »  Nous savons tous que ne plus respirer est signe de mort. « Il a rendu son dernier souffle » dit-on d’une personne. Demander le souffle c’est demander la vie, plus de vie.  Prendre conscience du souffle qui nous habite c’est reconnaître la présence de la Vie, c’est se reconnaître vivant. Peut-être est-ce la prière la plus réelle et la plus intime qui soit ! par elle on s’unit à Celui qui est « souffle », Rhua, Esprit Saint. C’est l’union du divin et de l’humain. L’avantage de cette prière c’est qu’elle peut se vivre partout et en tout temps.

Apprendre à prier avec le souffle ! Les techniques de respiration sont nombreuses et sont des voies soit de relaxation, soit de concentration, soit de méditation. Impossible en une soirée de tout aborder. J’approcherai la plus simple d’entre elles (ce qui ne veut pas dire la moins efficace. Vous ferez aussi facilement le lien avec l'enseignement sur la prière de Jésus que Tony nous a fait expérimenter. Nous pourrions dire "au commencement était le souffle", comme "au commencement était le Verbe, la Parole...." Et nul ne peut dire "Jésus" sans le souffle de l'Esprit-Saint....

Apprendre à prier avec le souffle n’exige pas d’efforts volontaristes car la respiration est quelque chose de naturel.

- Cela demandera que l’on devienne « conscients» de ce grand Rythme de vie, fait de dons et d’accueils, d’alternances, de va et vient, de sorties et d’entrées…

- Reconnaître ce va et vient incessant d’un souffle qu’on accueille et qu’on redonne.

Les 2 mouvements de la respiration n’existent pas l’un sans l’autre.

1.     J’inspire et j’accueille le souffle même de Dieu, ce souffle qui est le Saint Esprit de Dieu…qui me fait « naître » à chaque instant comme la première fois. C’est actif.

2.     J’expire et ce mouvement est un lâcher prise, un abandon…

j’abandonne toutes mes tensions, mes crispations…donc aussi mes peurs, mes appropriations, mes résistances et mes ombres.

En expirant je meurs à ce qui doit mourir et en inspirant j’accueille Celui qui est Vie et qui me tire à chaque instant de la mort.

Un temps important dans la respiration, sera entre autre, de prendre conscience de ce moment qui sépare l’inspir de l’expir. Ce moment où le souffle ne fait qu’un avec nous. C’est l’unité de l’humain et du divin.

Conditions : Je m’assoies confortablement et sans mollesse cependant, le dos droit mais sans tension. Je peux commencer par tracer un beau signe de croix. Je détends ma nuque et mes épaules, conscients que je ne détends pas seulement des muscles, mais moi-même, c'est-à-dire mon « moi » qui existe superficiellement, artificiellement. Mon moi avec ses rigidités, ses idées toutes faites, son savoir, ses jugements, ses sécurités, ses à prioris, ses peurs. Bref, tout ce à quoi je m’agrippe et m’attache…jusqu’aux apparences…Toute tension physique est un symptôme d’esclavage ou d’enchaînement…une fermeture.

Dans cet exercice de respiration, je pourrai rencontrer des difficultés à me détendre et cette prise de conscience devrait m’amener à me poser des questions : qu’est-ce qui m’entrave? qui me bloque, qui me crispe ? etc…on pourrait dire "celui qui vient au souffle fait une opération de vérité et de lumière…." Prier avec le souffle c'est se mettre en chemin de conversion. En poursuivant la respiration, nous nous offrons à un travail qui n’est plus seulement notre action mais l’œuvre du souffle en nous. Celui qui vient au Souffle devient léger comme lui….

Exercice :

  1. Ainsi, je ferme les yeux et je vais commencer par m’écouter respirer.

  2. je pose la main droite sur le ventre et la main gauche sur le cœur ou je la garde ouverte sur le genoux.

  3. Puis, je vais donner de l’importance à chaque mouvement.

* J’inspire et je sais que c’est le Souffle de Dieu qui me pénètre…

* Ensuite je fais une pause et je retiens un instant ce souffle….c’est un temps d’intimité…

* Puis en expirant, je rejette toutes mes résistances, ce qui me durcit, me crispe, m’inquiète ou m’angoisse.

Dans l’inspir, j’accueille la vie, le Vivant.

Dans l’expir, j’abandonne ce que je peux lâcher…et cela d’abord en lâchant les muscles.

Je continue cette respiration….lentement, avec conscience…et dans un acte de foi en l’Action purificatrice, illuminatrice et embrasante du souffle de l’Esprit. (st. François) « La brise printanière rappelle l’union primordiale et le moment où tous les êtres entrèrent pour la première fois dans le monde de l’existence en une danse d’amour. Pour certains, seuls peuvent participer à la danse les rameaux et les branches volontiers disposés à rejeter le fardeau de l’hiver. Tout comme un rameau est agité et tenu en mouvement par le vent quand il s’est abandonné à la danse cosmique, ainsi le cœur devrait être mû constamment par le souvenir du bien Aimé.» Rûmi (derviche tourneur et mystique soufiste)

Sr. Thérèse, La londe

le 12 janvier 2004

 

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Prier avec la Parole

« La Parole de Dieu est vivante et efficace, Elle descend du ciel et n’en remonte pas sans avoir accompli sa mission »…

Isaïe

Ce texte d’Isaïe nous introduit au cœur de notre approche de la « lectio divina »

La Parole vient à nous et en nous. Elle retourne à Dieu sous forme de prière.

La « lectio divina », lecture sacrée et divine que je traduirai par « Parole priée »

La lectio divina est + qu’une lecture (trop superficiel), ce n’est pas une étude (trop intellectuel), c’est autre que la méditation (trop volontariste et piétiste).

Prier la Parole est plus important que d’en faire un commentaire.

La disposition du cœur est plus importante que sa compréhension intellectuelle.

Seule la Parole écoutée, accueillie, gardée et méditée peut susciter des prophètes capables de choix libérateurs, des hommes fidèles à l’humanité et témoins de Dieu.

La Parole de Dieu ne s’adresse pas à une âme, mais à l’homme tout entier, un homme inachevé, un homme qui se fait, un homme inséré dans une histoire, un homme en marche.

Impossible de grandir dans la vie spirituelle si nous ne permettons pas à la Parole de respirer en nous jour et nuit.

Tout progrès naît de la lecture de la Parole méditée et priée.

Là où il n’y a pas de « lectio divina », il y aura piété sentimentale, sècheresse de la pensée théologique, individualisme et perte du sens communautaire…

On ne médite pas pour en tirer du bien être…si ça arrive c’est du +.

On médite pour accroître la communion avec Dieu qui survient avec la libération des sens.

On n’apprécie pas le degré d’intimité avec le Seigneur aux sentiments qu’on éprouve…

Bref historique

Difficile de parler de la lectio divina sans la situer dans l’histoire et faire un bref rappel de son origine. Nous pourrions aller lire dans Néhémie Ch.9, la description d’une liturgie solennelle autour de la Parole et grâce à Elle, liturgie qui va durer toute une journée…

Des rabbins disaient que la Torah est la présence de Dieu dans la création, présence que l’homme rejoint grâce à la lecture, la méditation et à la prière.

Toute la liturgie du peuple de Dieu se fera autour de la Parole et sera l’unique Objet de culte durant des siècles. Chaque sabbat le peuple accueillera la Parole et cela se vivra jusqu’à Jésus…qui, par une parole solennelle dans la synagogue de Nazareth annoncera : « Aujourd’hui s’accomplit cette parole. »

Cet évènement historique marque le commencement, la création d’un nouvel AUJOURD’HUI pour tous les croyants.

Aborder ou parler de la Parole impliquerait de nous la montrer en lien ave la liturgie et la « connaissance » de celle-ci grâce à une initiation et une formation…

On ne saurait donc minimiser l’importance de suivre les parcours de formation biblique…. !

« Mes paroles sont esprit et vie »

« Elle est vivante la Parole de Dieu, plus incisive qu’un glaive à 2 tranchants… » Hébreux 4, 12

« Quand vous avez reçu la Parole vous l’avez accueillie non comme une parole d’homme mais .. ».1 Thess. 2, 13

La Parole de Dieu est un message de Dieu à l’homme, un appel.

Elle ne peut être abordée que dans la foi et sous la conduite de l’Esprit Saint.

Dans cet exercice de la « lectio divina » nous pouvons retenir 5 phases

  1. Demander l’Esprit

  2. Lire

  3. Méditer

  4. Prier

  5. Contempler

1/ Demander l’Esprit :

Phase fondamentale

St. Ephrem disait :« avant la lecture, prie et supplie le Seigneur qu’Il se révèle à toi.».

Et St. Ambroise « le même Esprit qui a touché l’âme du prophète, touche l’âme du lecteur. »

Dans la lectio divina nous sommes deux : L’Esprit Saint et moi.

Cet appel à l’Esprit implique de ma part une disposition intérieure faite de docilité, d’accueil, de silence des pensées, détachement de mes idées et de mes vues, non recherche de « solutions ou recettes »…car la Parole ne peut être objet de commerce….de marchandage.

St. Jérôme disait encore : « ouvrir le livre de la Parole c’est tendre les voiles à l’Esprit Saint, sans savoir sur quel rivage nous aborderons ».

2/ Lire

Lire pour essayer de pouvoir comprendre, et comprendre pour mieux connaître, connaître pour mieux aimer.

Amos disait : « voici venir des jours où j’enverrai la faim dans la pays, non une faim de pain, ni une soif d’eau, mais d’entendre la Parole de Dieu » Amos 8, 11

L’amoureux a le désir d’être « avec » la bien Aimée. Seule la Parole peut rassasier ce désir.

Comment grandir dans l’intimité avec Dieu si nous ne lui accorder du temps que dans les heures perdues…

- Lire comme on lit une lettre de quelqu’un que l’on aime. L’accueillir telle qu’elle m’est offerte sans chercher immédiatement à réfléchir à ce qui est dit… ou à trouver des mots de réponse.

- Lire attentivement

- Lire une 1ère fois, puis une 2ème.

Très concrètement :

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Décider de prendre du temps.

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Déterminer ces plages de temps.

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M’y tenir avec fidélité, persévérance, assiduité et continuité.

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Déterminer également des passages à lire. Eviter la lecture fantaisiste, papillonnante, curieuse, alléchante, exaltante, correspondant à mon état d’âme et flattant ma sensibilité, répondant à mes interrogations, suscitant une émotion sensible.

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Lire pour écouter. « Ecouter » c’est être prêt à tout entendre même ce qui semble sec, fade, obscur, rude….St. Augustin avait une belle image pour inviter à tenir bon et demeurer dans l’adoration face à des textes obscurs et incompréhensibles. « quand les textes demeurent obscurs, le Seigneur a les yeux clos et nous sommes mis à l’épreuve pour ce que nous cherchons… »

2/ Méditer : chercher.

Chercher Qui ou Quoi et Comment ?

Si une compréhension intelligente et le travail de formation biblique sont une aide précieuse pour enrichir la « lectio divina », elles ne mènent pas automatiquement à la rencontre du Dieu vivant !

L’important dans la lectio divina est l’effort personnel : méditation, rumination et mémorisation.

Je cherche d’abord le message qui se rapproche le plus de l’évènement central : la Résurrection.

Et non ce qui va dans le sens de ce que je voudrais trouver pour ma situation personnelle.

- Savoir que je ne comprendrais pas toujours dans l’instant.

- Si au contraire la Parole est compréhensible, je me l’applique immédiatement sans me perdre dans le psychologisme, l’introspection, l’examen de conscience.

Je ne dois surtout pas me laisser paralyser par une analyse scrupuleuse de mes limites ou déficiences face aux exigences divines. La Parole peut me monter mes ombres, la dureté de mon cœur, l’aveuglement de mon esprit….mais surtout, Elle me libère.

Alors, je peux m’émerveiller de Celui qui me parle, de ce qu’Il dit ou révèle de Lui, de ce qu’Il est pour moi…de l’œuvre qu’Il fait en moi, de ses promesses, sa confiance, son appel…

Il me crée, me récrée, me met debout, me purifie, me transforme, me sauve, me libère, me console, me nourrit, m’illumine, me réjouit…..

3/ Prier

Ayant écouté entendu Dieu, ma parlant du Buisson ardent de Sa Parole, je peux maintenant moi aussi Lui parler.

Je peux entrer en dialogue…Je peux Lui parler en disant « Tu »….

Si mon cœur est touché par une parole, mon cœur réagit et donne un écho.

Dieu se donne à moi dans sa Parole et je me donne à Lui dans la prière.

Je réponds avec des mots de joie, de reconnaissance, des chants, des louanges, d’action de grâces…

je peux m’aider en écrivant, comme si j’écrivais à un ami très cher, un Aimé, un amant….

Parfois ce sont des murmures d’amour, des balbutiements,

D’autres fois, des larmes, des appels, des cris…mais aussi un long silence qui me saisit…la certitude qu’Il est là….que je suis là avec Lui…

En me laissant entrer dans la Parole et en portant mon attention sur ce que Jésus est et en arrière de Lui, ou plutôt en reflet, en icône de Lui, son Père, je Le vois, je Le regarde, je Le contemple….

Ma prière devient regard émerveillé, contemplation, intensité de présence.

Comme avec l’ami retrouvé, après les explosions de joie des retrouvailles, les explications diverses….nous voilà ensemble…..l’un près de l’autre, l’un avec l’autre…. « Celui qui garde ma Parole demeure en moi et moi en lui ».

 

Conclusion :

La lectio divina n’est pas seulement école de prière, chemin de rencontre avec Dieu, mais aussi chemin d’accès vers mes frères, vers le monde …

Touchés par la Parole nous ne pouvons pas la garder pour nous mêmes, Elle doit porter du fruit dans nos vies et nous rendre témoins de cette Présence, de cette transformation, de cette transfiguration qui nous habite telle Marie qui s’en fut vers Elisabeth et fit tressaillir en elle le don de Dieu…telle M. Madeleine à qui Jésus dit : « ne me retiens pas mais va trouver mes frères et dis leur».

 

Ecueils :

Picorer la Parole conduit à une écoute intéressée de la Parole et à son interprétation très ciblée à nos problèmes ou aux évènements.

Risque d’approcher la Parole de Dieu pour l’utiliser, m’en servir pour moi ou pour influencer ou culpabiliser ou manipuler les autres, soutenir des points de vue ou des comportements.

En rester à l’intellectualisme et aux exercices volontariste et mental qui font naître réflexions, épanchements sentimentaux et qui sont des techniques intimistes mais non libératrices car repliées sur l’ego…

Sr.Thérèse

Lundi 16 février 2004

La Parole est une semence, Mt. 13, 19.

Elle contient en Elle la vie, Deut. 32, 19. Elle illumine et donne la Sagesse, ps. 118, 105.

Jn. 17, 17/ Ac. 19, 20/ Héb. 1, 12/ 1 Pi. 1, 23/ Lc. 8, 11/ Mc. 4, 3.26.30/ Prov. 8, 30/ Ps. 147, 15/ Deut. 30, 14

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Prier avec les psaumes

«Que la Parole de Dieu habite en vous dans toute sa richesse, instruisez vous et reprenez vous les uns les autres avec une vraie sagesse ; par des psaumes des hymnes et de libres louanges, chantez à Dieu vos cœurs votre reconnaissance» Col 3, 16

Toute prière chrétienne nous l’avons dit s’enracine dans la Parole de Dieu, se reçoit du Saint Esprit et s’exprime par Lui.

Depuis le début de nos rencontres, nous voyons que la prière revêt de multiples formes qui ont toutes le même objectif : nous mettre ou nous garder en communion avec Dieu.

Nous n’allons pas traiter des questions d’authenticité littéraire et historique… ni approfondir la place du psaume dans la liturgie, l’office divin ou la prière charismatique, nous nous arrêterons à l’aspect des psaumes comme "paroles et cris de l’homme vers Dieu" et comme "prière de l’Esprit donnée à l’Eglise".

Le psautier est dans la Bible un condensé de toutes les Ecritures.

On fait remonter l’origine des psaumes à Moïse, Salomon, les fils de Corée et d’autres auteurs dont les noms n’évoquent rien pour nous, et bien sûr à David, à qui on a attribué l’organisation du culte et du chant liturgique.

De générations en génération les psaumes ont été et demeurent l’expression du vécu d’hommes et de femmes qui ont trouvé dans ces psaumes des échos aux réalités qui étaient les leurs.

Les psaumes fondements du culte juif, du temple jusqu’à la synagogue ont été prié par d’innombrables hommes et femmes, par Jésus lui-même : Mt 22, 41, 46 ; Mt 26, 30 ; Mt 27, 46 ; Lc 23, 46…et depuis l’Eglise avec le temps a structuré la prière communautaire sur cette base des psaumes. Ainsi ce chant est devenu l’expression de la prière et du culte d’un peuple, d’une communauté, comme aussi la nourriture de nombreux croyants juifs et chrétiens de toute confession. Eph. 5, 19 ; Col 3 16 ; Jc 5,13

 

I/ Les psaumes : paroles d’hommes, cris vers Dieu

Les psaumes s’adressent à Dieu ou bien sont chantés devant Lui.

Ils ont été écrits dans des situations concrètes et mis sous forme de poèmes faits pour être chantés, accompagnés avec de la musique : psaltérion , cithare, flûte, cor, cymbales…

Le psautier contient toutes les formes de prières : adoration, louange, supplication, intercession.

C’est un livre qui exprime tous les sentiments susceptibles d’habiter ou de traverser un cœur d’homme

Emerveillement, liesse, exultation, joie, enthousiasme, espérance et confiance…

Mais aussi cris de détresse, d’appels au secours, de découragement, de désespoir, de colère, de révolte, de vengeance, de profonde tristesse…

C’est une prière qui prend tout l’homme : son cœur, sa voix, son corps, ses peines, ses cris, ses frayeurs, sa faiblesse, et tous ses sentiments et émotions.

Pas un sentiment humain qui ne soit pas mentionné dans ces chants.

Nous trouvons les mots pour adorer et louer : « de tout mon cœur je rendrai grâce au Seigneur, je dirai tes innombrables merveille. Pour toi j’exulterai, je danserai, je fêterai ton Nom Dieu très haut » ps. 9

Comme aussi pour nous abandonner à la grandeur de l’amour de Dieu.

Pour lui reprocher d’être loin ou silencieux : « pitié Seigneur je dépéris, Seigneur guéris moi, car je tremble de tous mes os, et toi Seigneur que fais-tu ? reviens, délivre moi, sauve moi en raison de ton amour. » psaume 6

Lui dire nos peurs, notre besoin de sécurité, exprimer nos révoltes et nos angoisses, notre incompréhension de la guerre et de la victoire de l’injustice…« Seigneur au secours il n’y a plus de fidèles, la loyauté a disparu chez les hommes, entre eux la parole est mensonge, cœur double, lèvres menteuses » ps. 11

Il y a des psaumes pour toutes les saisons de l’âme, pour toutes les situations humaines…tellement humaines que parfois des paroles peuvent nous choquer, tels des appels à la vengeance…il est important alors de nous souvenir que l’Esprit Saint est l’Inspirateur des psaumes, que Celui-ci veut nous éclairer, nous guider, nous enseigner. Que les ennemis de Dieu et donc aussi les nôtres, sont tout ce qui en nous ou en dehors de nous, ralentit ou s’oppose à notre croissance dans l’Amour, dans la Lumière et la Vérité. Ainsi lorsque nous demandons à Dieu de se venger de nos ennemis nous lui demandons de nous libérer de tout ce qui en nous fait obstacle à l’accueil de Sa Vie.

II/ Psaumes : prière de l’Esprit Saint donnée à l’Eglise

1/ Nous devenons la voix de l’Eglise

La prière des psaumes est la prière charismatique par excellence. Pourquoi charismatique ?

Parce que la prière du psaume nous fait dépasser nos sentiments personnels, nos émotions pour accueillir la prière que l’Esprit donne à l’Eglise son Epouse, qui s’empare alors de notre voix pour s’adresser à Dieu.

Nous pouvons certes chercher un psaume qui convient à un état d’âme spécifique, mais nous pouvons aussi entrer dans cette prière d’une manière « charismatique ».

Quand l’Eglise les met dans nos mains ou sur nos lèvres, il nous arrive de devoir dire des mots de joie alors que notre cœur est triste, ou bien inversement, de dire des lamentations alors que notre cœur déborde de joie et d’action de grâce…Je loue Dieu pour ce qu’il est et ce qu’Il fait, indépendamment de ce que je ressens, je laisse la priorité à la « grâce » c- à- d. au Saint Esprit.

Nous sommes alors grandis, agrandis….nous devenons l’Eglise et c’est tout le sens de la liturgie.

Chanter les psaumes, de cette manière, gratuitement pour la pure louange, c’est entrer dans un chemin de liberté. La louange nous décentre de notre ego, nous purifie.

Je ne loue pas Dieu pour les souffrances que j’endure ou pour le mal que je vois dans le monde mais parce qu’Il est présent et agissant dans tout ce qui se vit et la lumière de la Résurrection de Jésus fait entrevoir la « transfiguration » de ces situations.

    

2/ Nous devenons également la voix de toute la Création.

Par nous le soleil, les montagnes, les arbres des forêts, louent leur Créateur. Ps.148

« Ô Seigneur notre Dieu qu’il est grand ton Nom par tout l’univers… »

 

III/ Comment prier les psaumes ?

Il y a plusieurs manières de prier ave un psaume :

Adopter la méthode de la lectio divina.

On peut le lire lentement puis, en recopier les versets qui nous touchent particulièrement, nous refaçonnons un psaume avec ce psaume.

On peut souligner un verset puis passer du temps à le murmurer.

On peut aussi le dire à voix haute et mieux : le psalmodier…la mélodie aide à apaiser le cœur et à calmer les pensées.

Parfois on s’arrête à un verset qui frappe parfois on laisse s’écouler les versets comme une prière qui se répand … St. Jean Climaque écrit : « Lis les psaumes et tu laisses couler les psaumes, mais si tout à coup une phrase entre dans ton cœur, comme un poignard, alors tu t’arrêtes et tu restes là et tu portes en toi cette phrase, cette blessure ; Dieu t’a blessé. Ton amour m’a blessé et je marche en chantant »

La prière des psaumes chemin vers nous-mêmes, chemin vers l’unité.

On peut se réunir à plusieurs et les chanter…c’était une invitation que faisaient souvent les apôtres…

« par des chants, des psaumes et de libres louanges, chantez à Dieu votre reconnaissance. » Col 3, 16

C’est le fondement de la prière charismatique…

Prier les psaumes c’est avancer vers l’unité. Au cours d’une prière charismatique, nous pouvons lancer un psaume. Nous sommes sûrs que l’Esprit Saint qui l’a inspiré et nous le donne, nous unit dans la louange et nous fait « Un ». Ps.132 « Oh qu’il est bon pour des frères de vivre ensemble et d’être unis… »
Chantez au Seigneur un chant nouveau louez le dans l’assemblée de ses fidèles… Ps.149

                                                                        sr.Thérèse

le 15 mars 2004

      

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"Les vrais adorateurs…"  Jean 4, 1 à 42

Pour commencer nous allons replacer la notion d’adoration dans son contexte historique.
Nous avons certainement tous entendu parler des vertus…il y avait mais il y a encore, même si la manière de les décrire nécessite un renouveau du vocabulaire. Donc il y a les vertus théologales, puis les morales…mais toutes sont issues du Saint Esprit. Dans l’énumération des vertus morales, il y a celle qu’on appelait la « vertu de religion » qui se rallie à la vertu de justice parce qu’elle nous porte à rendre à Dieu le culte qui lui est dû. Ainsi par la vertu de religion le Saint Esprit incline notre volonté (cette belle et grande faculté) à offrir à Dieu le « don » de tout nous –mêmes, en réponse à son infini amour et grandeur.

L’adoration est la réponse adéquate au don de Dieu… « Si tu savais le don de Dieu dit Jésus à la samaritaine ! Tout commence là….

Définition : Adorer : le verbe adorer du latin adorare « prier vers » traduit le mot grec proskynein qui signifie à la fois se prosterner et adorer. Dieu étant Dieu, nous Lui devons un culte. Ce culte n’étant dû qu’à Dieu, toute adoration s’adressant à un autre ou autre chose que Lui est « idolâtrie ».
A partir de la Parole de Dieu, St.Jean 4, nous essaierons de mieux comprendre cette démarche de foi dans son sens plénier, telle que Dieu le désire et non telle qu’on l’a réduite parfois c - à-d. à une piété.
Bien que les Écritures soient remplies d'instructions à ce sujet, l’adoration est rarement bien comprise. Nombreux sont ceux qui y sont indifférents voire même ignorants.

 

Pourquoi adorer ?

1. pour rendre à Dieu la gloire qui Lui est due, car Il est Dieu.

2. pour rendre à Dieu amour pour Amour.

3. parce que c'est le désir de Dieu qui cherche des adorateurs en esprit et en vérité. Jean 4, 23

4. parce que l'Adoration permet ainsi à l'Amour de Dieu de se répandre en plénitude.

1 / L’adoration est le premier devoir d’une créature en face de son Créateur.

Adorer c’est rendre à Dieu l’hommage, la vénération qui Lui revient…Il est le seul devant lequel l’homme peut se prosterner sans être écrasé ni humilié.

Ce que l’adoration n’est pas : elle n’est pas la prière, ni les demandes, ni les intercessions, elle n’est pas la supplication, ni la louange, ni même les actions de grâces. Toutes ces formes de prières sont intimement liées à l'adoration, mais n’en constituent pas l'essence. Toutes mènent où découlent de l’adoration. L’adoration est l’aboutissement ou le commencement de toutes prières.

2/ Rendre amour pour amour. « Si tu savais le don de Dieu » !

Dans l'adoration -au sens propre du terme - nous nous perdons de vue nous-mêmes et nos prières, nous nous occupons de ce que Dieu est en Lui-même, de ce qu'Il est pour nous, révélé en Jésus. Conduits par le Saint Esprit, nous sortons de nous-mêmes et contemplons Dieu dans tout ce qu’Il est. "Personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, Lui, L'a fait connaître" (Jean 1:18). Alors, émerveillés, confondus devant le déploiement de Sa majesté, Sa sainteté, de Son amour, Sa miséricorde, Sa grâce, nous ne pouvons faire autrement que de tomber à ses pieds, de nous « prosterner », pour lui offrir l'hommage, c-à-d. l’offrande, le don de nos vies, dans et par N S J. "Offrons donc, par Lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges en tout temps c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom." (Héb. 13:15). Et dans le même sens, nous pouvons redire avec Jésus : « de sacrifice et d’offrande tu n’as pas voulu mais tu m’as façonné un corps et j’ai dit «  voici je viens ô Père pour faire ta volonté »…telle est l’adoration véritable…offrir nos corps.

3/ parce que c'est le désir de Dieu qui cherche des adorateurs en esprit et en vérité.

C’est spécialement par ce texte que nous entrons dans le vif du sujet. Jésus se rendant en Galilée passe par la Samarie…là il rencontre une femme et le dialogue s’amorce. Ce dialogue va être pour nous l’éclairage parfait. « Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous vous dites, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem (Vs.20)… l’heure vient, et elle est déjà venue, où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous vous adorez ce que vous ne connaissez pas, nous nous adorons ce que nous connaissons car le salut vient des juifs. Mais l’heure vient et nous c’est maintenant, ou les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car se sont là les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité.

Jésus déclare que dorénavant, sur la terre, il n’y aura plus de lieu déterminé pour l'adoration.
Jérusalem avait été le lieu sacré où le temple a été bâti et où le peuple se rendait année après année de toutes les parties du pays (Ps. 122). Mais lorsque Jésus fut rejeté, la maison qui avait été jusque-là celle de Dieu fut laissée déserte (Matt. 23,37-39). « Jérusalem, toi qui tues les prophètes…voici que votre maison va vous être laissée déserte. Je vous le dis, en effet, vous ne me verrez plus…. »
Depuis il n'y a plus eu sur la terre une "maison de Dieu" matérielle. C’est L'Église qui est maintenant "l'habitation de Dieu par l'Esprit" (Éph. 2,22); mais église non pas dans le sens du bâtiment mais comme dit St. Pierre 1 P 2, 4 cet édifice spirituel: « approchez vous de Lui la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie, précieuse auprès de dieu. Vous-mêmes comme des pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d’offrir des sacrifices spirituels agréables à dieu, par Jésus.
Le lieu d'adoration est désormais dans la présence immédiate de Dieu dans l’être humain.
Le tabernacle de sa Présence, c’est l’homme.
Jésus précise que le Père cherche des adorateurs, des hommes que Dieu cherche pour les introduire dans une relation telle qu’Il l’a avec son Père, totalement inédite: « mon Père et Moi nous sommes Un»

Caractères de notre acte d’adoration : "en esprit et en vérité".

Adorer "en esprit", c'est adorer selon la vraie nature de Dieu et dans la puissance de communion que donne l'Esprit de Dieu. L'adoration en esprit contraste avec les formes, les cérémonies et toute la religiosité dont la chair est capable.
Adorer Dieu "en vérité", c'est L'adorer selon la révélation qu'Il a donnée de Lui-même, « je suis le chemin, la vérité et la vie » donc "en vérité", et selon Sa nature, donc "en esprit". Dieu nous a été révélé dans la personne et dans l'oeuvre de Jésus.
Car tout ce que Dieu est a été pleinement manifesté par Jésus et en Jésus. C'est par Jésus que nous avons accès auprès du Père et pouvons entrer dans la présence de Dieu, c’est dans le don de la vie de Jésus que nous avons la révélation de tout ce que Dieu est, de Sa majesté, de Sa sainteté, de Sa vérité, de Son amour, c'est par la contemplation de cet amour que nos cœurs, touchés par l'Esprit de Dieu sont conduits à l'adoration et à la louange. C'est pourquoi l'adoration est liée d'une manière spéciale à la table eucharistique, car lorsque nous sommes réunis autour d’elle, nous rappelons la mort du Seigneur et sa résurrection, notre propre mort et notre délivrance. La table eucharistique est un lieu privilégié mais pas exclusif. L’adoration du St Sacrement exposé n’a été mis en valeur qu’après l’institution de la fête du Saint Sacrement . En 1264, plus d’un millénaire après Jésus !
Cela nous rappelle que l’adoration n’est pas liée exclusivement à cette expression de vénération.

Note sur l’adoration du saint sacrement : Adorer le Corps du Christ exposé c’est alimenter en nous cette disposition à nous donner, nous offrir, à passer de ce monde au Père, à communier à chaque instant à cette Présence. A rentrer dans cette totale liberté, ou plus rien ne nous entrave, ne nous encombre... Comme écrivait St François: « que tout homme craigne, que le monde entier tremble et que le ciel exulte quand le Christ, Fils du Dieu vivant, est sur l’autel entre les mains du prêtre ! Admirable grandeur et stupéfiante bonté ! Humilité sublime et humble sublimité ! Le maître de l’univers Dieu et Fils de Dieu, s’humilie pour notre salut, au point de se cacher sous une petite hostie de pain. Voyez l’humilité de Dieu et faites lui hommage de vos cœurs. Ne gardez pour vous rien de vous afin que vous reçoive tout entier Celui qui se donne à vous tout entier.

Quels sont les fruits de l'adoration ?

L’accès à la liberté, la transformation, la transfiguration de notre être, notre divinisation et par elles, celles du monde entier, de toute la création, de l’univers.

puce

Prière de la Bienheureuse Elisabeth de la Trinité

« O mon Dieu, Trinité que j'adore, aidez-moi à m'oublier entièrement pour m'établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité; que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de votre mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne Vous laisse jamais seul, mais que je sois là, tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, tout livrée à votre action créatrice. »

Sœur Thérèse,

le 19 avril 2004

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